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Souris, souriceaux et souriseries
15 avril 2007

BAPTEME CLOTILDE meditation

MEDITATION.

juste pour information: wendy est la fille d'ami de la famille avec qui Souriceau Clo a été baptisé, par mon beau-père qui est diacre, la méditation a été écrite par ma soeur, marraine de ma fille et protestant ( nous sommes de famille mixte)!

« Mais qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif »

« C’est par sa mort que nous avons été baptisé…. Nous avons été ensevelis avec lui, afin que vous aussi nous marchions vers une vie nouvelle. », à lu Ludovic, il y a quelques instants.

C’est donc cela que vous voulez pour Clotilde et Wendy.

Vous passez vos journées à leur donner à boire, à étancher leur soif, à travailler pour que leur besoins matériels soient pourvu toutes leur vie, et, si j’en crois l’Evangile que vous avez choisi, vous voulez pourtant plus que cette eau pour étancher leur soif.  Passe encore.

Mais il y a pire :

Vous venez de leur donner la vie, ce qui n’est pas de tout repos, et vous voulez que Jésus l’emmène dans sa mort, dans sa tombe, et dans sa résurrection. Vous venez de leur donner la vie, ce qui n’est pas un petit cadeau, et vous voulez pourtant plus que la vie, une autre vie.

Mais pourquoi ? Et je ne m’adresse pas seulement aux parents, mais aux grands parents, oncles et tantes,  parrains, marraines, membres de la famille, amis.

Pourquoi ?

Je ne pose pas cette question pour rigoler. Aujourd’hui, je ne vais bien évidemment résister à la tentation de décrocher le micro, et descendre vous interroger. Moi je ne vais pas faire cela.

Mais elles ?

bapteme

Etes vous prêts à ce que dans 5 ans, elles viennent vous demandez des comptes ?

-papa, pourquoi je porte une croix/une médaille ?

-maman, c’est qui le petit jésus ?

-est-ce qu’Adam il avait un nombril ?

-pourquoi Jésus il guerit pas mamie ?

Et pire dans 10 ans :

-pourquoi je suis obligée d’aller à la messe alors que papa/maman/parrain/tonton n’y vont pas ?

Et encore bien pire dans 15 ans :

-pourquoi tu m’as fait baptiser si tu ne crois pas ?

-pourquoi tu n’as fait baptiser tout court: tu m’as « obligée » à être chrétienne, tu ne m’as pas laisser le choix, tu m’as enlevé ma liberté ?

Et pas moyen de vous défiler, de rester vague ou de mentir. Les enfants le sentent. Et il vous faudra répondre, quelques soient la nature de vos rapports avec Dieu à ce moment là : extatiques (ça existe, on peut rever), silencieux (la nuit, l’absence de contacts), conflictuels, colériques, ce que vous prendrez pour une ignorance réciproque.

Si vous cœur vous pousse vers Dieu, il faudra traduire en termes comprehensibles par eux ce qui vous a poussé à demander le baptême pour eux, et ce ne sera pas facile. Si vous êtes en retrait, voir en rupture, il faudra également être sincère, aller chercher au fond de votre cœur.

Parce que « j’ai voulu que tu meure et que tu ressuscites avec Dieu », c’est pour le moins ésotérique.

Et parce que « c’est ta maman/ton papa qui voulait, ou c’était pour faire plaisir à tes grands parents, c’est par tradition », risque de ne pas les satisfaire non plus.

Alors autant essayer d’y voir un peu plus clair ensemble, maintenant.

Pourquoi vouloir pour Clotilde et Wendy une autre eau que celle que vous pourrez leur donner ?

Peut-être parce qu’adultes, vous savez que cette eau que la terre vous donne, et c’est déjà une chance, n’étanche pas toujours la soif. Parce que vous savez qu’on peut passer sa vie à avoir soif dans un pays qui croule sous la prospérité matérielle ?

C’est bien ce que Jésus promet dans ce texte « Au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant jusqu’à la vie éternelle ».

Et pourquoi vouloir une autre vie que celle que vous pourrez leur donner ? Pourquoi voulez que Coltilde et Wendy meurent et renaissent avec Jésus. La réponse se trouve peut-être quelque lignes plus dans le texte que vous venez de lire : « afin que le corps du péché fut détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché. »

Nous y voilà, le péché. Le terme peut rebuter ou ne pas parler. Il suffit de le remplacer par petits et grands égoïsmes, disputes, rupture, lâcheté, fermer les yeux, se détourner, tout ce qui fait que nous ne sommes pas capable d’aimer pleinement, que souvent nous nous sentons lourds, usés, enfermés, seuls. Nos propres rapport avec Dieu sont entachés par notre péché : on nous répète à longueur de journée que Dieu est mort, que la foi est un vestige d’une époque obscurantiste, que la science et la raison ont triomphé de ces supertitions. Et sans avoir même à écouter des voix extérieurs. Des épreuves nous font douter de l’existence de Dieu, ou nos doutes, nos colères, nos blessures, son silence, son absence….

Alors comment va-t-on expliquer à ces enfants, quand il viendront nous demander : « Pourquoi as-tu demandé le baptême pour moi ? Pourquoi as-tu fait cela ? »

Alors demandons nous. Si nous avons accédé à la requête de votre conjoint, de vos amis si nous sommes parrains et marraines, c’est peut-être que nous sentons que sa foi lui apporte quelque chose, un surcroît d’humanité, de paix, de confiance, d’écoute, de solidarité. Si vous avez accédé à la requête de vos parents, si vous souhaitez « perpétuer une tradition », c’est que leur vie, leurs traditions, même si vous les trouvez contestables, semblent avoir une signification. C’est que dans l’incertitude, dans la « nuit » de la foi quelque chose vous interpelle. Suffisamment pour que vous préfériez quand même confier votre enfant à ce Dieu que vous avez du mal a cerner, que vous refusez. Pourquoi ? Demandez vous pourquoi ? Demandez vous ce qui reste malgré vos doutes, vos colères ?

Cherchons dans la bible également (vérififer le psaume). La réponse est à toutes les pages :

« Tu as du prix à mes yeux et je t’aime…. Ne crains pas, je serai toujours avec toi (Isaie, 43,4-5 )».

C’est l’amour. Vous avez fait cela par amour. Par amour, vous avez voulu qu’elles reçoivent plus d’amour que vous ne pourrez leur en donner (et c’est énorme, parce que dans votre vie de parents vous serez étonné par votre propre capacité à donner de l’amour).

Et quelques soient vos doutes, vous pourrez leur répondre ceci :

Parce que je t’aime, j’ai voulu pour toi d’un amour plus grand que ce que je suis capable de te donner. Je ne sais pas grand-chose de Dieu, je ne comprend pas tout, voir pas grand-chose, mais au fond de mes doutes et de mes refus, je sais pourtant une chose : qu’il m’aime, inconditionnellement, totalement, et pour toujours. C’est cet amour que j’ai voulu pour toi, en te plaçant dans les mains de Dieu par le baptême. Ainsi je suis sur que tu sera toujours aimé, toujours pardonné, quelques soient les affres de la vie que nous puissions traverser. J’ai mis mon amour pour toi dans le cœur de Dieu. 

Croix_Ceramique

Vous ne supprimez pas leur liberté en les faisant baptiser à un age ou elles n’ont pas conscience de ce qui ce passe. Vous êtes des passeurs d’amour. Le baptême des petits enfants est ce qu’on appelle « un baptême en attente de réponse ». Ils gardent toutes liberté d’apporter, adultes, cette réponse ou pas. Baptiser Clotilde et Wendy encore bébé est au contraire un beau symbole, le symbole de la grâce. Le symbole que l’amour de Dieu, et le votre aussi, est premier, gratuit. Qu’elles l’acceptent ou qu’elles le refusent, il est déjà donné. Dieu a aimé le premier, vous avez aimé vos enfants avant même qu’ils ne soient capable de vous sourire.

Vous vous engagez par le baptême à donner à vos enfants une éducation chrétienne, et il n’y a pas là non plus d’outrage à leur liberté. Il n’y a pas de liberté à choisir s’il n’y a rien à choisir, si on  laisse un enfant végéter dans l’ignorance. Les enfants sont curieux, et s’ils ont reçu une éducation religieuse, ils sauront aller regarder ailleurs s’ils en ressentent le besoin.

Aujourd’hui, en demandant pour Clotilde et Wendy le baptême, vous demandez pour elle un amour infini et une nouvelle vie. Elle sont revêtues de blanc, de lumière, celle des cierges, et vont recevoir de Monsieur Siramy au nom de Dieu l’eau, symbole de la renaissance, de la purification et l’huile, symbole de l’esprit. Aujourd’hui, vous leur donné une deuxième fois la vie, en les confiant à quelqu’un dont l’amour est infaillible. Alors, quelque soient vos rapports avec Dieu dans 5, 10 ou 15 ans, vous n’aurez pas à rougir de ce que vous avez fait aujourd’hui. Car il n’y a pas à rougir d’aimer et d’être aimer. 

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Commentaires
N
Très joli texte, ma "foi" !!!<br /> Je le garde aussi, pour le relire, pour les petits frères ou soeurs d'Augustine ... et même avant !!!
R
Magnifique!!<br /> Je garde ça pour dans 5 ans, dans 10 ans, dans 15 ans...
K
moi aussi je pratique ma mixité religieuse ! très beau texte !
T
merci pour ce texte, je le garde en référence, pour une fois, c'est tellement bien dit!<br /> bienvenue à ton souriceau dans la famille des chrétiens!<br /> ps: moi aussi je suis une marseillaise expat dans le nord! (je crois que tu es d'Aix, c'est ça?)ah, les cigales sont trop frileuses pour venir jusqu'ici...dommage!!
V
Félicitations à Clo pour être rentrée dans l'Eglise du Seigneur .....
Souris, souriceaux et souriseries
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